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Couleurs des rêves



Le soleil n’en finit plus de s’endormir. Mes doigts s’engourdissent et tombent, gourds, mes paupières lourdes se closent à la fin du jour, crépuscule d’une histoire d’amour. Toujours mes sens courent dans les catacombes du sommeil, noires comme un four où gargouillent d’étranges troubadours du rêve diaprant le tableau de leurs craies musicales, un tapage animal qui pousse à danser le tango en pensée, endiablé par ces images criardes. Emballés sont les songes dans lesquels je m’enfonce : incontrôlables, ils échappent au langage et plonge, insaisissables par les palabres que j’articule aphone, bouche hagarde comme un somnambule. Quand soudain, la boule éclate, frustrante, me régalant d’une épouvante épatante. Achevée, la songerie. Dans la nuit, la lune rit.

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